Donner et Recevoir

(Sophy, 2021/05)

 

Concernant la notion plus vaste de donner-recevoir, ce que j'en ressens c'est qu'il peut y avoir "donner" dans "recevoir" et "recevoir" dans "donner". C'est comme un échange qui se fait à ce moment-là et c'est peut-être là la réelle notion du partage.

Et aussi que "donner" n'est pas spécialement lié au fait d'être actif physiquement. Dans ce sens, "donner" est un rayonnement qui peut se faire même en état de passivité physique et qui peut toucher l'autre. C'est un rayonnement qui apporte également à la personne elle-même, qui la nourrit.

Une personne peut très bien également être passive, mais ne pas être ouverte à recevoir, souvent par blocages intérieurs inconscients ou difficulté à se détendre, à lâcher-prise, à lâcher le mental.

Bien souvent, on attribue la notion de "donner" à une action physique : offrir quelque chose de matériel à une personne ou encore "faire" quelque chose pour cette personne. Mais bien souvent dans ce "donner", il y a une attente de recevoir quelque chose en échange (même si cela est inconscient). Attendre de l'autre qu'il "donne" ou "fasse" aussi en retour. Ou simplement vouloir être aimé, accepté, reconnu au travers de cette action. Il y a même des "donner" qui consciemment sont des moyens d'obtenir ce que l'on désire : "Bon là, j'ai fait ça pour toi (= j'ai donné), maintenant c'est à toi de faire telle chose pour moi (= c'est à moi de recevoir = c'est à toi de donner)". Il y a comme une obligation et bien souvent la personne n'a même pas le choix de ce qu'elle "doit" donner en retour. En sachant, de plus, que ce qu'on lui a donné, elle ne l'a souvent pas choisi. Et peut-être même que cela ne lui convenait pas, au point d'entraver ce qui pouvait être bon pour elle ou ces choix, ces désirs. Mais c'était un "donner" !

Il y a aussi le "faux donner" que l'on fait pour soi en prétextant aider l'autre, lui apporter ce dont il "aurait" (?) besoin. Par exemple : "je t'appelle pour savoir comment tu vas" ou "je passe te voir car tu ne vas pas bien et ça te fera du bien" = "j'ai besoin de parler à quelqu'un et je t'appelle" ou "j'ai envie/besoin de passer un moment avec toi/quelqu'un car je me sens seul(e)"…

Toutes ces situations peuvent se retrouver dans tous les domaines de la vie et dans toutes relations quelles qu'elles soient (parents-enfants, amis, partenaires amoureux, relations de couple, relations professionnelles …). Cela tient au fait de considérer l'autre comme une béquille ou d'attendre qu'il le soit (surtout dans le domaine amoureux). Ce qui empêche une véritable rencontre, une rencontre d'âme à âme où le donner-recevoir s'entremêle, ne fait qu'un. Une telle rencontre ne peut se faire que dans la joie du partage, sans attentes, sans vouloir, et entre deux êtres (ou à un moment où cela est possible) centrés en eux-mêmes dans leur complétude. Dans cet état où il n'y a pas de peurs : la peur de l'autre, la peur des femmes, la peurs des hommes… Où il n'y a pas de jugements, d'idées, de croyances…